dimanche 31 janvier 2010

C'est quoi donc, le punk à vapeur ? (2)



















Après ce premier éclairage, nous sommes allées croiser la route d'autres
lumières
du courant sur SL...

David Ducasse et Romane Jacobus exposent des artistes qui s'inspirent du steampunk sur leur Pont des arts, comme Bryn Oh ou la buildeuse française Cherry Manga, que nous avons rencontrée.


Parfaite représentante de la mode steampunk (ce qui a fortement impressionné Deesselle), Cherry nous a présenté sa toute première oeuvre steampunk, un zeppelin, figure emblématique de l'univers rétrofutur, et de sa vision de la création artistique :








« Il a une vieille coque qui grince, des cordages qui défient la physique.. En RL, il ne pourrait fonctionner véritablement avec sa vraie fonction, il ne serait que décoratif... Mais dans SL, il a tous les droits. L'objet peut naviguer dans le ciel et sur l'eau, ce qui en fait un navire singulier. »

« Rêver, imaginer, ne jamais cesser de croire en l'impossible, de matérialiser tout ce que notre imagination permet de faire.....Les adorateurs du steampunk sont des romantiques nostalgiques, apeurés de voir la standardisation les grignoter ; les artistes steampunk aiment le bel ouvrage, le bois sculpté ; ils déplorent la facilité avec laquelle, dès les années 70, les objets sortent de leur moule et revêtent les mêmes couleurs dans tous les foyers »


La part de fiction et de rêve, voire de rêverie poétique est développée par la buildeuse Bryn Oh, qui n'a malheureusement pas eu le temps de nous éclairer en personne. Néanmoins, par notes interposées, nous avons pu nous rendre compte que ses talents de buildeuse, très tôt inspirée par le steampunk, étaient étroitement liés à ses talents de conteuse..

    « A l'origine, dans mon enfance, j'étais fascinée par la nature et j'en suis tombée amoureuse.. plus particulièrement , je suis tombée amoureuse des insectes*. Plus tard en RL j'ai vu la création Steampunk d'un insecte avec des mécanismes. Naturellement cela a attiré mon attention et c'est à ce moment-là que j'ai découvert le monde du Steampunk.»

*Notez que le mot bug en anglais désigne à la fois un insecte et un défaut de logique dans un programme informatique (bug ou bogue en français).

Rejoignant la vision de Cherry Manga, le Steampunk est pour Bryn une réalité alternée dans laquelle l'ordre chronologique des découvertes technologiques est avancé au XIXe siècle, époque où le travail de l'acajou et de l'acier est encore considéré comme un art, plutôt que d'apparaître à l'époque de la consommation de masse et du plastique :
« J'aime la contradiction, comme par exemple un robot fait de bois ou un laboratoire futuriste décoré avec un papier peint Victorien. Le mélange des époques est autant un moyen de mettre les objets en contraste que la lumière et la couleur sombre ou chaude et froide ; ce mélange stimule l'imagination en vous obligeant à accorder votre attention à ce qui vous entoure, afin de vous y repérer. Au contraire, si vous pénétrez dans un environnement qui vous est déjà familier, votre imagination, non stimulée, risque de s'amoindrir. »

Révélateur d'une autre réalité et catalyseur de notre imagination, le parc à thème laissé à l'abandon Immersiva est une poétisation de l'art Steampunk. Sim peuplé de robots craintifs, Immersiva veut capter notre attention, nous immerger totalement dans notre seconde vie, jusqu'à ce qu'on en oublie la première. Plus que le visuel ou les sons, Bryn utilise pour y parvenir son don de narratrice et de poète. Plongez-vous par exemple dans son univers nostalgique avec Willow ; Willow est l'histoire d'un personnage qui vit sur Immersiva. Les robots abandonnés de ce parc à thème sont démodés mais contiennent encore des pièces utiles et précieuses que les humains viennent piller. Alors, pour survivre, les robots doivent se terrer.. Willow est l'un de ces robots abandonnés. Son histoire est celle du sacrifice romantique d'un grand amour : son compagnon se laisse prendre et démembrer pour la sauver des pilleurs . Plus tard, ce jour-là, Willow retrouve les pièces éparpillées de son ami et malheureuse, décide de les rassembler. Toute une nuit durant, elle s'efforce de réunir les restes mais à l'aube, découragée, abattue, elle s'éteint.

"Dans beaucoup de mes histoires sur Immersiva les robots montrent plus d'amour et de compassion que les humains qui les ont créés."


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